mardi 28 juin 2011

phénomène concaténé

Une fois de plus, je suis seul pour gérer le poids de ma pierre. Une fois de plus, je pense à ce qu'aurait pu faire Robinson Crusoë avec une telle question : faire descendre une pierre d'une table, la faire prendre une rampe puis la faire remonter sur une autre table tout cela sans heurt et pour un beau grainage...
Alors voici ma méthode en attendant l'acquisition soit d'un diable élévateur soit d'une desserte d'atelier suffisamment solide...
Depuis le sommet de la presse à bras :

Il faut que ça glisse...

retenir la pierre qui descend doucement :

sur un diable de fortune remonter la pente du sous-sol. Qui a dit que l'oblique était passionnante ? :-))

Même système mais pour monter sur la table de grainage :


Et hop ! C'est sur la table !


Le grainage est presque terminé, il faut songer à ... redescendre !

Tout en retenue, la pierre mouillée veut s'échapper !

L'ombre a déjà fait un dessin. Peut-on faire mieux ?


j'ai grainé pieds nus. C'est agréable et c'est pour les fétichistes...

Je peux enfin dessiner ce qui sera sans doute la dernière planche des E.

mercredi 15 juin 2011

la pomme et le papillon



Disons que si la réduction graphique est une qualité, nous tenons là sans aucun doute l'un des plus beaux livres pour enfants jamais édité.
La pomme et le papillon de Iela et Enzo Mari nous offre en effet des images d'une extrême simplicité dont le dessin comme découpé dans des feuilles de couleur raconte l'histoire simple de la naissance d'un papillon.
Le livre date de 1969, 1970 pour cette version française chez l'école des loisirs.
Je ne sais pas pour vous mais j'y vois une sorte de prémonition de ce que nous offrent certains graphistes aujourd'hui renonçant aux affres des bidouilles et effets infographiques.
Des aplats de couleurs en un certain ordre assemblés (suivez mon regard) donnent une lecture d'une poésie évidente.
Le blanc du papier offre l'occasion aux parents, l'enfant sur les genoux de raconter l'histoire et d'apprendre le mot papillon, papillon, papillon.
Et le mot bat alors doucement comme les L qui le portent.
Il s'agit aussi d'un grand travail de mise en page et de dessin, un espace parfaitement maîtrisé et défini.
Ce livre est posé en permanence debout dans ma bibliothèque et je m'étonne toujours que la pomme verte n'y mûrisse pas plus vite...




un détail :


un détail :



un détail :





dimanche 12 juin 2011

coquillages et crustacés....

Vous savez que j'aime tout particulièrement les livres du XIXème siècle contenant de belles gravures sur bois debout et cela finalement qu'importe le sujet.
Je vous ai déjà proposé de visiter les fonds marins et voici qu'aujourd'hui je vous propose une histoire naturelle orientée vers les animaux à coquilles !
Ce livre a pour titre Leçons élémentaires sur l'histoire naturelle des animaux par le Docteur J. C. Chenu. Le volume dans un état assez médiocre (mouillures et quelques déchirures) est imprimé en 1847 à Paris.
On trouve dès la première page le terme de Conchyliologie.
Un nombre incroyable d'illustrations jalonnent l'ouvrage et toutes offrent cette volonté objective, ce désir descriptif parfait. Pour ce faire, les animaux sont dégagés de leur environnement et n'ont comme décor que le blanc de la feuille de papier.
Mais restent les qualités évidentes de ce type de dessin, la magnifique traduction graphique du ou des graveurs et surtout toujours cette jubilation formelle, cette diversité étrange parfois incongrue qui fascine comme une matière inconnue que l'on retrouve si habilement utilisée chez Max Ernst par exemple.
On n'oubliera pas non plus de penser à Jacques Ramondot dont le travail de gravure a pris si souvent naissance dans l'observation et la dégustation de ces coquillages !
A la fin du livre quelques planches en couleur d'une subtilité magnifique sont contrariées par une trace d'humidité qui vient comme finalement un ressac nous rappeler l'origine souvent marine de ces coquillages...















vendredi 10 juin 2011

la machine à capter la pensée par A. Clouet



Dans ma bibliothèque depuis un bon moment déjà, je me souviens surtout avoir acheté ce petit fascicule pour sa couverture au dessin vraiment évocateur de Métropolis de Fritz Lang.
Des lampes, des compteurs, des rouages forment une étrange machine qui placée sur la tête d'une personne permet par un larynx artificiel (oui) d'entendre la pensée de celui-ci.
Bon.
L'auteur A. Clouet ne marqua pas les arcanes du genre même si elle ne manque pas de citer dès les premières pages ces illustres aînés comme Wells, Verne et Poe et le livre lu même en diagonale ne vous tire pas de l'ennui d'une histoire voulant méler jugement moral, pratiques médicales et sélénites envahissant la terre...
Vous ajoutez une histoire d'amour entre Yvonne la fille du l'inventeur fou et son aide de laboratoire et vous aurez une idée de ce remarquable ouvrage !
Reste tout de même un désir pour un dessinateur celui de voir grâce à une telle mécanique ses images mentales passer directement dans le réel avec le risque que la mécanique ne sache ni calmer ni interpréter (une distance) ce que la main sait laisser sur le papier.
Mon exemplaire est passablement dévoré par un ver qui laisse une sorte de caviardage hasardeux dans les pages. Certainement le plus beau dessin de ce petit fascicule, son plus beau texte aussi...

mercredi 8 juin 2011

presque plus de E...



Encore une comme ça et je crois bien que j'aurai fini la lettre E.
Le tirage s'est bien passé avec juste un petit épisode d'encrassement vite repris à la gomme acidulée.
Débuté à 8h30 le tirage des vingt feuilles était achevé à midi !
Et je suis toujours étonné que ça marche !
Pourtant la pierre a très largement patienté cette fois...
Allez ! Pas le temps de tergiverser, il faut se remettre au travail, donc au dessin.
Pour vos yeux émerveillés (si si) voici des images de la dernière planche. Elle est tout humide...