mardi 1 décembre 2015

En grande foulée avec la couleur

Oui, je travaille.
C'est la réponse que j'ai dû faire il y a peu à l'un de mes étudiants (Solal) qui eut la gentille attention de me retourner ma question à son égard.
Il a eu bien raison.
Alors je vous et lui prouve.
Veuillez trouver ci-jointes des images des deux dernières lithographies aquarellées, l'une étant la vraie dernière imprimée, l'autre une très ancienne réalisée pour Jacques Ramondot il y a plus de vingt ans puis ici, mise en couleurs pour une amie qui aura bien la gentillesse de venir la chercher rapidement à la maison avant que je ne l'aime trop cette lithographie et que j'aie soudain un mal fou à m'en séparer.
Cette amie se reconnaîtra.
Tu vois, je tiens mes promesses.
Cette lithographie a la particularité d'être faite donc de la lettre Z et de reprendre certaines des illustrations du Larousse. On y voit Mickey et ses amis car Jacques Ramondot nous rappelait souvent qu'il avait le même âge que lui.
Voilà.
Vous savez tout.







































































































vendredi 10 juillet 2015

Tribute to Peterson Farm Bros





Je viens de terminer le dessin de la pierre.
Comme d'habitude, je vous montre le dessin sans les mots pour que vous cherchiez les correspondances.
Autour des empreintes des pieds, vous trouverez un dessin un peu plus grand que ceux habituels. L'imagination et son application scrupuleuse liées à une actualité récente de la découverte des vidéos des Frères Peterson m'ont fait faire cette vignette servant pour plusieurs mots.
J'aime tout chez les Frères Peterson :
Ils sont américains, ils sont fermiers, ils sont drôles, ils parodient la culture populaire, ils sont jeunes et conscients de ce qu'ils sont, ils aiment ce qu'ils font.
On les imagine bourrés de céréales au petit déjeuner, faisant des barbecues gigantesques arrosés de ketchup et de soda par litres entiers, écoutant à fond dans le tracteur de la Country et du Heavy Metal. Ils ont cette santé amusée d'être sur des engins monstrueux, de vivre de leur travail, dans des plaines immenses infinies. Ils sont l'Amérique. Et j'aime cette Amérique.















Alors...
Comme j'ai déjà dit ici mon admiration pour Froggy Fresh, Money Maker Mike, ou John Hughes aujourd'hui c'est Tribute to Peterson Farm Bros !
Ma reprise préférée est Bale, parodie de Sail !
Mais j'aime aussi beaucoup I'm farming and I grow it !
Allez toutes les voir, c'est joyeux et bien plus vivifiant que plein de vidéos artistico-cucul-la-praline.
Et sorry, sorry si vous êtes végétariens...
















vendredi 3 juillet 2015

La lithographie c'est le pied

Oui, j'ai repris.
Et quand je vois la date de la dernière lithographie, j'ai un rien peur.
Mais voilà, ce qu'il y a de bien c'est toujours comment je ne sais jamais dans ma contrainte chérie ce que me réserve mon imagination et comment je vais trouver des solutions pour ce travail.
Je fais souvent des empreintes pour obtenir des dessins. Je les arrange, je les complète. J'ai même déjà fait des empreintes de certaines parties de mon corps dont je ne peux décemment vous montrer que l'empreinte et pas l'organe d'origine...
Aujourd'hui ? Rebelote !
Soudain, le mot entraîne l'action et me voilà chaussettes enlevées en train d'encrer le marbre pour y poser fièrement mes deux pieds dans l'encre (du noir à monter Charbonnel) et offrir ce geste simple de faire deux belles empreintes de mes pieds sur la pierre lithographique. Certes cela produit des images un peu plus grandes que celles que je dessine mais quoi ? Il y a bien dans mon dictionnaire Larousse et dans mon complément quelques grandes planches ! Et ces empreintes serviront à plusieurs mots à la même étymologie. Et le plaisir gamin de se mettre de l'encre sur soi et de sentir le froid de la pierre sous le pied c'est comme une baignade interdite !
Je ne vous dis rien quant à ce mot, vous essaierez de le trouver !
Alors en attendant que la pierre ne se remplisse totalement de dessins, bon été à tous.

















mardi 2 juin 2015

Robinson Suisse à la maison

Ça va vite un œil.
Je veux dire que, dans le fatras incohérent des vide-greniers, il a vite fait parfois de faire le tri.
Je continue de vous montrer mes découvertes Enfantina de ces derniers jours et je m'étonne toujours de la manière dont un regard comprend que la couleur d'une couverture, le mode de la reliure ou même un environnement d'objets va permettre de trouver un bel album.
Alors, la semaine dernière, j'ai vu ça :



Ce très bel album le Robinson suisse est imagé par Albert Uriet. On aimera que l'éditeur Mame de Tours parle d'imager un livre et non de l'illustrer. Sans doute, pour donner à l'image une autonomie ou simplement est-ce là une question de mode pour les éditeurs.
La couverture donne déjà à elle seule l'idée de la qualité du travail d'Albert Uriet qui nous régale d'un dessin très cerné, fermé comme des gravures sur bois, comme celles des éditions Pellerin, des images d'Épinal. Mais ici, pas de naïveté de dessin dont nous aimons aussi nous régaler mais une préciosité aboutie et tenue dans les images en noir et blanc et encore plus franche dans les images en couleurs. On pourrait croire aussi que Glen Baxter a vu ce livre... On reconnaît au passage aussi les arbres des gravures sur bois de Dürer.
Les aplats font leur travail, ça hurle un peu, ça chatoie sous la trame des points.
Il y a aussi quelque chose de Derain ou des livres d'histoire naturelle essayant dans l'économie des lignes de nous donner l'essentiel d'une espèce animal. D'ailleurs le livre nous montre un nombre incroyable d'animaux allant du chien et du chat à l'autruche ou à la baleine. Une collection digne du Douanier Rousseau. Regardez l'incroyable composition de la page couleur avec des singes !
C'est l'histoire d'une famille pieuse et travailleuse qui fonde une colonie après un naufrage et permet bien sûr de faire la leçon sur le sens des responsabilités, de l'amour de Dieu, de l'importance de la famille. On est loin du Robinson Crusoé de Daniel de Defoë qui dans sa solitude est la démonstration de l'intelligence. Mais quoi ? C'est une belle histoire qu'il devait être bon d'entendre ou de lire en rêvant aussi à une utopie sociale tentant tout de même de retenir si ce n'est sa civilisation, sa civilité.
L'ouvrage date de 1927. Mon exemplaire est frais, juste un peu usé sur les bords de la couverture.
Pour quelques informations sur Albert Uriet, vous pouvez aller là :
http://mameetfils.univ-tours.fr/exhibits/show/albums_expo/deuxieme-section
C'est un beau livre avec de beaux dessins.
Voyez à votre tour :

















dimanche 10 mai 2015

En 1954, Babar visite Le Corbusier



Je suis de cette génération qui a connu Babar par l'émission de télévision dans laquelle un Babar vivant était incarné par un comédien sous un costume un peu comme Casimir bien plus tard.
Alors, pour ma collection d'Enfantina, lorsqu'un album de Babar en bon état se présente, je ne peux résister.
Ce matin, j'ai eu de la chance en trouvant au fond d'une valise en simili cuir marron, un album de grand format intitulé La fête à Célesteville avec mon héros éléphant. Il s'agit en plus de la première édition de 1954 tout de même...
Mais acheté vite, rangé vite dans un sac, ce n'est qu'à la maison que je m'amuse que cet album évoque plusieurs intérêts croisés. D'abord celui pour Babar mais aussi, celui pour les grandes expositions internationales et aussi d'une certaine façon... l'architecture.
Car l'album raconte comment le Roi Babar décide l'édification d'une exposition internationale ou, du moins, inter-animale !
Chaque race proposant un édifice... Tout commence par la traversée du lac sur un pont qui ressemble bigrement à celui de Tancarville ! Puis vient la visite elle-même, avec un Pavillon par animal ayant les particularité des animaux concernés, haut pour les girafes, avec des perchoirs pour les oiseaux etc...
Mais c'est le pavillon des lions qui me laisse pantois.



On y voit en effet une construction totalement ouverte, offrant un plan libre et une façade libre qui nous rappelle la Maison Dom-Ino de Le Corbusier ! Sur celle-ci tout de même, figurent tout en haut, deux beaux lions sculptés.
Suis-je à ce point marqué par mes influences que je projette ainsi sur ce dessin mes références ou bien, y a-t-il bien là une influence possible ? Après tout en 1954, Le Corbusier était populaire. Jean de Brunhoff avait-il vu une représentation de cette maison Dom-Ino ou la coïncidence des imaginaires peut rassembler un architecte phare et un illustrateur de livres pour enfants ? Il y a tout de même bien des différences comme l'emplacement de l'escalier, l'épaisseur, les piliers carrés.
Qu'importe, j'aime l'idée que le pavillon des lions soit copié de la maison Dom-Ino de Le Corbusier. Sans doute, dans une cité radieuse toute neuve, sur le Linoléum de la chambre d'enfant, un album de Babar identique à celui-ci a été abandonné pour y préférer un tour dans la pataugeoire sur le toit-terrasse...
Laissez-moi rêver.