mardi 2 juin 2015

Robinson Suisse à la maison

Ça va vite un œil.
Je veux dire que, dans le fatras incohérent des vide-greniers, il a vite fait parfois de faire le tri.
Je continue de vous montrer mes découvertes Enfantina de ces derniers jours et je m'étonne toujours de la manière dont un regard comprend que la couleur d'une couverture, le mode de la reliure ou même un environnement d'objets va permettre de trouver un bel album.
Alors, la semaine dernière, j'ai vu ça :



Ce très bel album le Robinson suisse est imagé par Albert Uriet. On aimera que l'éditeur Mame de Tours parle d'imager un livre et non de l'illustrer. Sans doute, pour donner à l'image une autonomie ou simplement est-ce là une question de mode pour les éditeurs.
La couverture donne déjà à elle seule l'idée de la qualité du travail d'Albert Uriet qui nous régale d'un dessin très cerné, fermé comme des gravures sur bois, comme celles des éditions Pellerin, des images d'Épinal. Mais ici, pas de naïveté de dessin dont nous aimons aussi nous régaler mais une préciosité aboutie et tenue dans les images en noir et blanc et encore plus franche dans les images en couleurs. On pourrait croire aussi que Glen Baxter a vu ce livre... On reconnaît au passage aussi les arbres des gravures sur bois de Dürer.
Les aplats font leur travail, ça hurle un peu, ça chatoie sous la trame des points.
Il y a aussi quelque chose de Derain ou des livres d'histoire naturelle essayant dans l'économie des lignes de nous donner l'essentiel d'une espèce animal. D'ailleurs le livre nous montre un nombre incroyable d'animaux allant du chien et du chat à l'autruche ou à la baleine. Une collection digne du Douanier Rousseau. Regardez l'incroyable composition de la page couleur avec des singes !
C'est l'histoire d'une famille pieuse et travailleuse qui fonde une colonie après un naufrage et permet bien sûr de faire la leçon sur le sens des responsabilités, de l'amour de Dieu, de l'importance de la famille. On est loin du Robinson Crusoé de Daniel de Defoë qui dans sa solitude est la démonstration de l'intelligence. Mais quoi ? C'est une belle histoire qu'il devait être bon d'entendre ou de lire en rêvant aussi à une utopie sociale tentant tout de même de retenir si ce n'est sa civilisation, sa civilité.
L'ouvrage date de 1927. Mon exemplaire est frais, juste un peu usé sur les bords de la couverture.
Pour quelques informations sur Albert Uriet, vous pouvez aller là :
http://mameetfils.univ-tours.fr/exhibits/show/albums_expo/deuxieme-section
C'est un beau livre avec de beaux dessins.
Voyez à votre tour :

















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